Sur des îles de millionnaires dans les Caraïbes
Une année tropicale après le Mekong et la Méditerranée
Le soleil commence à se coucher vers 17h30 sur Bequia (prononcé Bek-wé) l’île caribéenne située à une heure de ferry de sa maison-mère, Saint-Vincent et les Grenadines.
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L’île de 5000 habitants est alimentée en eau par la pluie. En pleine saison sèche, nous devons gérer le précieux liquide efficacement, alternant avec parcimonie entre l’eau filtrée pour la consommation (que nous faisons bouillir avant de passer dans un filtre Brita), et l’eau réservée aux autres fonctions dans la maison.
Nous devons maintenir l’équilibre aquatique à partir d’un système de réservoirs répartis entre la demeure et la cour. Une bonne gestion de cette eau est essentielle pour la santé. Je ne me considère pas comme un gaspilleur. Je ne me suis jamais autant appliqué. J’apprends tant. J’en parlerai peut-être sur mon tout nouveau compte TikTok.
À quelques kilomètres de notre terrasse, on voit l’île Mustique, où s'arrête le Multiverse, méga yacht de 250 M$ US appartenant au milliardaire tech Yuri Milner. Je suppose que le système de gestion de l’eau y est plus sophistiqué. (Il ne s’agit pas du navire dans la vidéo plus haut, ça, c’est un autre yacht)
Nous jugeons exorbitants les prix des denrées du quotidien sur l’île, mais ils ne font pas un pli dans les poches griffées des touristes provenant des voiliers amarrés au quai de Bequia.
Pendant deux mois, nous allons pet-sitter Sarah et son fils Max, ainsi que Whites, trois chiens adoptés dont s’occupent depuis septembre une série sans fin prévue de sitters. Les propriétaires de cette demeure rustique sur la montagne feuillue ne sont pas prêts de revenir sur l’île, après un retour à contre-coeur en terre natale.
Supposément craintifs, les chiens semblent se faire à notre présence plutôt rapidement. Très câlins, ces trois-là. Même le moins calin.
Quand le soleil se couche, les moustiques se donnent rendez-vous sur mes jambes. Je file vers la mini-maison, divisée en trois pièces: à droite, en traversant le grillage anti-moustique de la portée d’entrée, la cuisine. À gauche, la salle de bain. Au centre, le salon. Des espaces de rangement savamment répartis dans chaque pièce nous facilitent la vie.
Dans le salon, deux lits peuvent être déployés à partir des murs. Une fois notre lit étendu, ses lattes doivent être soutenues par la rangée de bancs extirpée de la mini-van qu’on nous prête. Redressés, ces bancs nous servent de sofa dans le salon.
Trônant en haut de la cour, la van des proprios est donc privée d’une rangée de sièges, parmi d’autres morceaux manquants.
À bord de ce bolide de fortune, nous explorons un réseau de chemins étroits et usés, empruntés par des habitués détendus et vraisemblablement capables d’inventer de la route en chemin.
C’est un peu ce que nous faisons depuis janvier dernier.
Après un an à nous occuper de dizaines de chiens et d’autant de chats, dans huit pays, sur deux continents, nous avons décidé de poursuivre l’aventure, en ralentissant la cadence.
Du Mékong à la Méditerranée, le house-sitting nous a permis de vivre des expériences immersives, inattendues et enrichissantes. Après un ressourcement émotionnel près du fleuve St-Laurent pendant le temps des fêtes, nous baignons désormais dans les Caraïbes.
Voilà que commence l’an deux de cette aventure.
And Yet, Here We Are.
Bon séjour dans les Caraïbes!